Depuis La Tour-de-Peilz, Suisse, par Jacques Monnier. Tout sur la voile et les voiliers, les régates du lac, les événements véliques et les articles de la rédaction
Il n’incarne qu’un meuble de bois, un instrument inerte, sans âme. Il n’existe pas, il ne meuble que le coin d’un salon ou d’une scène endormie.
Lors un musicien pose ses mains sur les touches. Le miracle est alors perceptible. Le piano alors se réveille nous transportant dans le monde des arpèges aux couleurs d’émotions. L’amour entre le pianiste, son instrument et celui qui écoute peut naître. Les blanches et noires s’entrelacent nous transportant aux plus doux instants de la vie sensuelle. Les yeux clos pour mieux pénétrer la mélodie, le piano est devenu le pourvoyeur d’instants de bonheur.
Regardez un voilier.
Docilement amarré, il n’est qu’un moyen de transport banal sans âme, sans vie. Il n’est qu’un bateau parmi d’autres bateaux anonymes.
Lorsqu’un jour, une voile blanche est hissée le long du mât, les amarres abandonnées, il quitte le port pour une aventure lacustre. Ce bateau jusqu’ici inerte se travesti comme par miracle en épisode époustouflant de la vie marine. Il glisse au bruissement du clapotis entre l’eau et le vent. Sa proue fend les vaguelettes, les voiles frémissantes, le capitaine la main sur le gouvernail le guide au mieux de son harmonie, une harmonie à deux, une belle histoire d’amour. Le voilier nous offre alors un spectacle de vie, une entente magique entre l’homme et le bateau, une vision de bonheur.